Du côté des émotions
Du côté des émotions
« Cœur brisé, il me tient à cœur, un cœur de pierre… » Ces expressions imagées que nous employons tous les jours dans notre langage, révèlent le rôle central du cœur dans nos émotions. C’était d’ailleurs Aristote, philosophe grec de l’Antiquité, qui voyait dans le cœur le siège des émotions. Il est de ce fait de plus en plus clair que les émotions ont un impact sur notre santé. Des études réalisées sur plusieurs personnes, ont mis en évidence le rôle négatif du stress, de la colère, de l’hostilité, du sentiment d’isolement, de l’anxiété ou encore de la dépression sur notre cœur. Cette dernière partie s’intéressera plus particulièrement à une émotion dite « toxique » pour notre santé : le stress.

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I. Le stress :
Le stress est une réponse normale de l’organisme face à un ensemble de contextes modifiant son comportement habituel. Une situation dangereuse, angoissante ou encore épuisante peut être à l’origine de la production d’hormones spécifiques. D’un côté positif, le stress peut parfois être considéré comme agréable, motiver et donc pousser à l’action. Mais d’un côté négatif, il met en péril les capacités d’un individu à se comporter correctement, le déstabilise et engendre des émotions déplaisantes tel que l’anxiété, la colère ou encore le découragement.
Lorsque que cette situation se prolonge, cela peut mener à un syndrome d’épuisement. Ce dernier rend plus irritable, démoralise et fait apparaître un manque d’énergie chez une personne.
De plus lorsque cet état aboutit à un vécu de tristesse et une perte de l’élan vital persistante : c’est la dépression.
Les causes :
Les causes du stress sont multiples. Mais il est possible de classer cette émotion en deux catégories :

1. Le stress chronique :
Le stress chronique est un stress qui va se ressentir jour après jour ou années après années et peut avoir des conséquences sur le corps, l’esprit et la vie d’un humain.Les personnes les plus souvent touchées regroupent plusieurs traits de caractères distinctifs tels que la combattivité, la compétitivité, la polarisation par le travail, l’urgence du temps, la quête de reconnaissance ou encore l’impatience.Au travail par exemple, un certain manque de considération, des objectifs mal définis, l’insuffisance d’informations, l’indifférence de la hiérarchie, l’impression d’une absence de reconnaissance quel que soit l’effort fourni sont de réels facteurs de stress chronique. Ainsi, un personne stressée ne voit pas de sortie positive dans une situation problématique et finit donc par se décourager et arrêter de chercher des solutions. La conséquence la plus malheureuse de cette forme de stress est que les personnes qui en souffrent finissent par s'y habituer.
Les symptômes :
Les symptômes du stress chronique étant à la fois physiques et psychologiques, ils peuvent nécessiter un accompagnement à la fois médical et psychologique. Voici quelques-uns de ces symptômes :
- Trouble de la vigilance
- Fatigue et donc endormissement
- Insomnie nocturne
- Manque d’énergie, de moral
-Douleur à la poitrine, à l’estomac, au ventre…
Une augmentation des facteurs de risques :
Le stress chronique a une influence négative sur les facteurs de risques cardiovasculaires. En effet, même si le stress n’est pas la première cause de l’hypertension artérielle, il peut néanmoins la favoriser et l’aggraver. Il est donc possible d’observer une augmentation de la pression artérielle chez une personne stressée.Elle ne dure généralement pas au-delà de la période d’exposition au stress.Le stress provoque également la production de mauvais cholestérol (LDL) et la baisse de bon cholestérol (HDL). Il engendre donc des modifications lipidiques.Le stress a aussi un impact sur le poids. Si le stress aigu fait maigrir, le stress chronique lui peut faire grossir surtout chez les personnes qui sont déjà en surpoids. Il favorise le syndrome métabolique qui regroupe une obésité abdominale, des troubles de la glycémie, une résistance à l’insuline, une hypertension artérielle, un excès de cholestérol ou encore une coagulation du sang. Tous ces facteurs entrainent donc un risque d’infarctus.Le stress incite à fumer davantage, en donnant l’impression d’un moment de détente. L’arrêt du tabac devient plus difficile, car il augmente le stress et l’anxiété. Il existe un cercle vicieux de cause et de conséquence entre le stress et le tabac. Et nous savons tous ce qu’entraine une trop grande consommation de tabac sur le cœur…
Parmi les 6 facteurs de risques de maladies cardiovasculaires, le stress chronique est en 5ème position avec un risque de 2,5 fois plus élevé. Les femmes qui déclarent éprouver un stress élevé au travail ont 40% de risque supplémentaire face aux maladies cardiovasculaires, comparativement à celles dont le stress est faible. L’insécurité de l’emploi ou le stress lié à l’exigence de résultats pourraient accroître jusqu’à 88% le risque de crise cardiaque chez les femmes.

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Le stress aigu :
C’est la forme de stress la plus répandue. Il dure généralement moins d’une heure et les pressions récentes et à venir sont les premières raisons de son origine. Généralement, il s’accompagne d’une émotion particulièrement forte et brutale. Le stress aigu peut être causé par un évènement exceptionnel comme un attentat, un accident ou encore une catastrophe naturelle.
Les symptômes :
Les symptômes les plus récurrents sont les crampes, les tremblements, essoufflements, palpitations, angoisses…
Le stress aigu est beaucoup plus violent que le stress chronique. En effet, il produit un effet instantané sur le fonctionnement du cœur. De ce fait, le stress aigu peut engendrer un accident cardiaque en particulier s’il survient sur un organisme fragilisé : chez une personne à haut risque ou ayant déjà eu un problème cardiaque par exemple.
La survenue d’un accès brutal de colère est le facteur déclenchant le plus nocif de ce type de stress. Chez certaines personnes, cela va multiplier par 15 le risque d’infarctus du myocarde !
L’émotion dégagée par le stress aigu est plus violente et profonde et peut avoir plusieurs conséquences physiques :
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La fréquence cardiaque s’accélère
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La pression artérielle augmente
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Les artères coronaires se rétrécissent
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Le volume sanguin diminue
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Le sang a tendance à coaguler plus facilement
Toutes ces conséquences peuvent alors engendrer un infarctus du myocarde, une angine de poitrine, un trouble du rythme cardiaque, une embolie pulmonaire et donc la formation de caillots dans les artères des poumons. Il existe alors un très fort risque d’arrêt cardiaque ainsi que de mort subite.
« Le stress aigu provoque une augmentation des besoins de sang au niveau du cœur, alors qu’il y a dans le même temps une diminution des apports et un risque de formation de caillots... ces phénomènes provoquent un défaut de perfusion cardiaque, qui peut conduire à l’infarctus et à l'arrêt cardiaque (mort subite) »
Pr Jacques Beaune, cardiologue.
Mais pas de panique ! Il existe, et heureusement, des émotions appelées positives, qui auraient un rôle protecteur et donc bénéfique pour la santé de notre cœur. En effet, la vitalité, le contentement, la satisfaction, la curiosité, la gratitude ou encore l’amour favorise la « récupération cardiovasculaire »


D’un point de vue scientifique :
Ces deux types de stress, mais également les émotions positives, mettent en jeu la synthèse de substances fabriquées par les organes et plus particulièrement les glandes, responsables de la sécrétion des hormones.
L'influence des émotions sur le cœur et sur les vaisseaux est essentiellement due à une hyperactivité de l'axe reliant le système nerveux autonome et la glande surrénale (axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien), dont l'issue est la fabrication de deux hormones : le cortisol et l'adrénaline qui est également un neurotransmetteur.
Le cortisol favorise l'athérosclérose et la sécrétion d'adrénaline par la glande surrénale accélère la fréquence cardiaque et augmente la force de contraction du cœur ; au niveau des artères, l'adrénaline provoque une vasoconstriction dont le principal effet est une augmentation de la pression artérielle. Les variations de fréquence cardiaque et de pression artérielle sont dues à la fabrication extrêmement rapide de ces hormones.



Molécule d’adrénaline
(formule brute C9H13NO3)
Molécule de cortisol
(formule brute C21H30O5)
Et donc, comment combattre ces émotions toxiques ?
Voici donc dix comportements qu’il est possible d’adopter pour lutter contre ces dernières :
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Je me fais plaisir, au moins une fois par jour : je mange quelque chose que j’apprécie, je craque pour un petit habit repéré en boutique…
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Je pratique au moins 30 minutes d’activité physique quotidienne, cela favorise le renforcement du système anti-stress. (vélo, course à pied, sortir son chien…)
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Je réduis ma consommation de café et d’alcool, très néfastes pour la santé en général.
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Je ne fume pas, car cela ne détend pas comme le pensent beaucoup de personnes. Au contraire, cela peut me faire entrer dans une situation de haut risque cardiovasculaire.
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Je mange équilibré : 3 repas par jour avec des fruits et des légumes. Moins de graisse, de sucres et de sel. Pas de grignotage entre les repas.
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Je m’accorde chaque jour des moments de détente : sieste, relaxation, méditation, lecture, musique, cinéma…
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J’exprime mes émotions, même si cela me gêne : peurs, sentiments, joies…
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Je parle avec ceux qui m’entourent et les écoute: collègues, amis, famille, conjoints, voisins…
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Je respecte la qualité et la durée de mon sommeil
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Si j’en ressens le besoin, je n’hésite pas à consulter un spécialiste de l’aide à la relation: psychologue, psychothérapeute...
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